C'est fini pour Grange
Jean-Baptiste Grange a achevé sa saison sur une sortie de piste samedi à Lenzerheide : mal parti dans la première manche du slalom des finales, à près d'une seconde du leader Mario Matt au deuxième intermédiaire, le Français a abandonné après avoir enfourché à mi-parcours. «Je me prends un peu les pieds dans la triple, ça me bloque fort, a-t-il raconté à l'arrivée. Derrière, j'envoie. J'étais passé en mode ''je lâche tout''. J'ai fait des fautes de gourmandise.» Décalée d'une heure en raison de la météo (neige et brouillard), cette dernière course referme un hiver gorgé d'émotions et de victoires pour Grange. «C'était une course très spéciale. Quand j'étais sur le télésiège, je me demandais s'ils allaient faire partir la course. On ne voyait rien. Peut-être qu'ils auraient dû nous faire partir une demi-heure plus tard.»
Reparti de zéro après s'être fait un genou en novembre 2009, le skieur de Valloire avait débuté par un succès à Levi avant de chuter sur l'épaule fin décembre, une blessure qui va le contraindre à se faire opérer à la fin du mois. En janvier, il a ensuite aligné des victoires à Kitzbühel et à Schladming avant de triompher aux Championnats du monde, offrant à l'équipe de France masculine son premier titre mondial depuis 30 ans : «Quand on joue le globe, c'est toujours énervant de sortir, ça laisse des regrets mais c'est une saison plus que magnifique. J'ai connu pas mal en dents de cie cette saison. Difficile de jouer un globe dans cette condition quand on revient de blessure. De mi-janvier à fin février, c'était un pic de forme. Il y a des périodes plus dures. Je commençais à fatiguer fort nerveusement.»
Sur le podium à Bansko, Grange avait enfourché il y a deux semaines à Kranjska Gora et comptait 36 points de retard sur Kostelic en arrivant à Lenzerheide. Déjà vainqueur du général, le Croate a virtuellement le petit globe de la spécialité en mains mais ne devra pas trop calculer en deuxième manche (12h30) : peu tranchant sur le premier tracé, il n'occupe que la 13e place à mi-épreuve, à 1''18 de l'homme en forme des dernières semaines, Mario Matt. Seul Andre Myhrer peut encore lui ravir le trophée : 6e à 0''66 après le premier tracé, le Suédois doit remporter la course et espérer que son rival finisse au-delà du top 15... - A. T.-C. (avec J.-D. C., à Lenzerheide)